Le travail contre nature

2020, une année sans faute ?

20 sur 20, c’est la meilleure note qu’on puisse obtenir. On peut donc toujours espérer, avant qu’elle n’ait commencé, que ce soit le score de cette nouvelle année. Mais comme il n’est pas sûr qu’elle soit parfaite, je souhaite à tous mes lecteurs, occasionnels ou réguliers, qu’ils y trouvent quoi qu'il leur arrive quelques niches de sérénité, de bonheur et de chaleur humaine.

Histoire du travail, Lectures

Le travail pénitentiaire

 

Fleury Merogis (9)

Fleury-Mérogis, le plus grand établissement pénitentiaire d’Europe

Grâce à Christine, une collègue de DireLeTravail, et avec elle, j’ai pu rencontrer des prévenus de Fleury-Merogis pour les faire parler du travail qu’ils réalisent au sein de la prison. Ce qui m’a le plus surpris alors, ce n’est pas tant ce qu’ils en ont dit – les travaux qu’ils y font sont classiques et ont largement leur équivalent en dehors de la prison – que les valeurs qu’ils lui accordaient. Leur témoignage dévoilait, par contraste avec ce qu’expriment couramment les travailleurs libres, combien leurs conditions particulières de vie et les modifications que l’activité de travail y introduit déterminaient leurs représentations… et leur attrait pour la chose.

Histoire du travail, Images

Le travail est une fiction – Illustration par l’art soviétique

Dès qu’on le précède de l’article défini, travail devient une idée qui se prête à toutes les plasticités car c’est une idée océanique. Pour lui donner un contenu, chacun peut y glisser son expérience personnelle de la chose, les témoignages de proches, les ouï dire, ses valeurs, ses fantasmes, ses convictions, ses peurs, ses espoirs… Dés qu’on la met en commun, il n’existe aucun travail qui lui ressemble.

Bien que nominaliste, je ne souhaite pas ici réactualiser la querelle des universaux [1] qui a passionné les philosophes du moyen âge. Je voudrais plus simplement montrer comment le travail peut devenir une pure idée politique, en m’appuyant sur la manière dont les artistes ont pu en faire l’éloge dans le pays qui voulait être sa patrie. Je m’appuierai pour cela sur « Rouge », la magnifique exposition organisée par le Grand Palais [2] sur l’art soviétique qui a prévalu de la révolution d’Octobre (1917) jusqu'à la mort de Staline (1953).

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