Le travail contre nature

Insécurité et sécurité au travail [« Le travail contre nature »]

« Sécurité » n’est pas un mot de même richesse sémantique que « reconnaissance ». Dans le Littré, alors que le deuxième dispose de 13 entrées (et 23 pour le verbe « reconnaître » dont il est le substantif), « sécurité » n’en a que deux, la deuxième ne faisant d’ailleurs qu’étendre son sens initial – et finalement unique – de l’individu à l’ensemble d’une collectivité humaine. Il n’est le substantif d’aucun verbe. Il ne dispose pas non plus de la même dignité philosophique, même si certains auteurs, ainsi que nous le verrons, peuvent dans leur œuvre en faire usage. En revanche, une simple exploration par des moteurs de recherche sur internet fait remonter deux à trois fois plus de liens avec le mot « sécurité » qu’avec celui de « reconnaissance ».

Lectures

Un essai pour penser autrement la responsabilité sociale des entreprises

Les ouvrages sur la RSE (responsabilité sociale des entreprises) ne manquent pas. L’originalité de celui-ci est d’être rédigé par un philosophe, François Vallaeys, qui la soumet en connaisseur au test de la cohérence. La contradiction que l’auteur relève, entre d’un côté, l’empressement contemporain à institutionnaliser la responsabilité sociale et le développement soutenable des entreprises publiques et privées et, de l’autre, le fait que ce mouvement ne soit pas transformateur, c'est-à-dire n’approche en rien le but qu’il se donne, fonde sa démarche critique. Le « besoin de philosophie », dit-il, se fait particulièrement sentir au temps de l’insoutenabilité car « nous avons perdu le fond du monde et les raisons qui nous soutiennent sont visiblement insoutenables comme notre économie, notre manière d’habiter le monde ».

Retour en haut